Il y a des statues devant lesquelles on passe indifférent et d'autres qui retiennent notre attention. Une
attitude, un regard, un corps, des proportions....Certains(e)s sont
resté(e)s en admiration devant celle de David à Florence, moi c'est devant l'aurige de Delphes. Il faut dire que la mise en scène dans le musée de Delphes est construite de manière à ce que l'on
s'arrete devant ce chef d'oeuvre de l'art de la Grèce classique.
Cette statue est celle d'un conducteur de char, d'un quadrige, c'est à dire d'un char tiré par quatre chevaux. La statue est en bronze et elle est de taille humaine. Elle mesure 1m80.
Cet aurige est revêtu d'une tunique cérémonielle. Cette tunique est ceinturée par un bandeau. Le drapé de la tunique contraste entre celui du haut du corps et celui austère et vertical du dessous de la ceinture. Le même effet est obtenu au niveau de la chevelure. Les mèches des tempes s'animent alors que celles du haut du crane sont pratiquement collées.
Il porte un diadème autour de la tete. C'est un signe de victoire. Victoire aux jeux pythiques. Ce visage avec des lèvres charnues, des tempes bien proportionnées, un menton plein et asymétrique et son regard décrivent un profil à la grecque.
De cette statue se dégage un grand calme, de la sérénité. La sérénité de celui qui a gagné et qui par sa victoire rentre dans l'histoire, dans l'immortalité.
Qui est donc alors cet homme victorieux ? Il semblerait qu'il ne s'agisse pas d'un portrait, mais d'un ex voto ou plus exactement d'une partie d'un ex voto. La statue entière comprenait en effet l'aurige et son quadrige. Malheureusement, seuls quelques éléments du quadrige nous sont parvenus.
Une inscription sur le socle de cette statue nous apprend que Polyzalos, tyran de Géla (ville de Sicile), pour feter sa victoire aux jeux pythiques soit de 478 av JC soit de 474 toujours av JC a consacré cette statue en l'honneur d'Apollon. Voulant perpétuer sa victoire, il dédia à Apollon cette statue en gage de sa piété, de sa richesse et de son amour des arts.